Marathon d’Ottawa 2014, un rêve qui devient réalité


Depuis 2010, je cherche à me qualifier pour le prestigieux marathon de Boston. J’ai connu toutes sortes de mésaventures lors de mes préparations pour le marathon d’Ottawa. Toutefois, en 2014, j’ai décidé de modifier ma préparation.

Mon ami Arnaud me disait souvent d’ajouter des séances de musculation dans ma préparation et faire plus d’entraînements croisés. Je l’ai finalement écouté. J’ai donc ajouté de la musculation, des entraînements de vélo stationnaire, du travail du tronc et j’ai diminué mon volume. Je n’ai même pas dépassé 60 km par semaine sur 3 séances de course à pied, comme le prescrit le programme de Run Less Run Faster. Le résultat est impressionnant. Je suis passé de 169 livres (76,6 kilos) et 17% de taux de gras à 164 livres (74,3 kilos) et 11% de taux de gras. J’ai pris de la masse musculaire et j’ai gagné en vitesse, une combinaison parfaite pour courir plus vite. Lors de mes entraînements, je me suis mis à réaliser des 400 mètres en 1 minute 19 secondes ou des 800 mètres en 3 minutes 05 secondes. J’étais stupéfait n’étant pas habitué à courir aussi rapidement. J’arrive donc au marathon d’Ottawa en forme, reposé et confiant. Pour une fois, je n’ai pas de blessures ou un maudit virus à traîner, juste quelques petites raideurs musculaires mais qui n’en a pas en entraînement ?

Lors de ce marathon, je visais un temps de 3h14 afin de bénéficier des inscriptions hâtives pour le marathon de Boston, mon standard étant de 3h25. Un temps de 10 minutes plus rapide que le standard de qualification me permettrait de pouvoir m’inscrire 2 semaines avant les ouvertures générales des inscriptions alors qu’un temps de 5 minutes de mieux c’est 1 semaine. J’en parle dans ce texte ici.

Ma course au marathon d’Ottawa en 2014

J’arrive 30 minutes avant le départ ce qui me permet de croiser des gens de Dailymile, Twitter et FB. C’est toujours un bon moment de rencontrer des gens qui partagent cette passion de la course à pieds et qu’on ne voit pas souvent. Mais le temps file et quelques minutes avant le départ, je prends position dans mon corral des 3h – 3h30. Je me sens en forme mais je ne veux pas partir trop vite alors je cours avec le groupe du lapin de 3h25. Après les 2 premiers km, trop lent à mon goût, je les dépasse pour aller rejoindre le lapin de 3h15. Après quelques km, je regarde ma Garmin. Je constate que le lapin de 3h15 est dans le champs. Il ne fait pas les temps. J’accélère et le lapin dit que le groupe est trop lent, va falloir accélérer. Je sais ! Je dépasse le lapin de 3h15 et je cours seul. Je fini par rejoindre des connaissances sur le parcours et nous discutons pendant la course. C’est un bon moment et le temps passe rapidement.

Avant la course, j’avais préparé ma stratégie. Je me suis donné un signal, mon temps de passage au demi. Si je fais 1h35, c’est go pour 3h14 au marathon, mais si je ne fais pas 1h35 au demi, je vise 3h19. Je vais quand même pouvoir m’inscrire avant les ouvertures générales des inscriptions pour le marathon de Boston

Au demi, je passe en 1h37 et des poussières. Je suis parti bien trop prudemment. Je tente de reprendre ces secondes en accélérant, mais je sens que je dépense trop d’énergie. Je prend finalement la décision de courir pour 3h19 à un rythme de 4’46/km. À partir de ce moment, j’ai géré ma course sans trop poussé. Voici ma gestion de course :

split ottawa

Lorsque je suis passé au km 39 en 3 heures et quelques minutes, je savais que c’était dans la poche. À ce moment, les émotions m’envahissent et je viens les yeux pleins d’eau. « J’ai réussi », que je me dis. Après 4 années d’effort, je l’ai enfin mon Saint-Graal. En 2015, lors du troisième lundi du mois d’avril, je serai à Boston.

marathon ottawa 3h19

Je passe le fil d’arrivée en 3h18’59 temps puce et 3h19’46 temps au général. C’est 9 minutes de mieux mon record personnel établi à Philadelphie en 2011 et 6 minutes de mieux que mon temps de qualification. Je peux donc dire : « mission accomplie  » ! Le gars est content 🙂

marathon ottawa 2014 Luc BQ

Pendant ma course, je n’arrêtais pas de me dire que c’est impossible de toujours manquer son coup. Une bonne fois, ce sera la bonne et cette fois EST ce 25 mai 2014. Il ne faut pas oublier que la forme physique nous amène au marathon, mais l’épreuve du marathon se passe dans la tête. Je me suis parlé et je me suis écouté. Pour une tête de cochon comme moi, c’est ça l’exploit du jour !

Lorsque je repense à ma course, malgré toute la satisfaction quelle me procure, je me dis que j’aurais pu faire mieux. J’ai été trop prudent au départ. Cet automne, je vais faire mieux ou peut-être le 15 juin à Winnipeg, mon prochain marathon. Je vous jase de ça lors de mon prochain billet.

27 commentaires sur “Marathon d’Ottawa 2014, un rêve qui devient réalité

  1. Tellement, mais tellement content pour toi! Si jamais tu veux un petit briefing spécial pour Boston, je te paie le café! Félicitations encore!

  2. Tous les astres étaient alignés . Impressionnante cette prise de vitesse. Juste à te voir avant la course, on savait que c’était dans la poche. J’ai été content de te revoir et dans une aussi grande forme . Maintenant, profite au maximum, c’est ton moment.

  3. Vraiment content de t’avoir vu Luc et vraiment content d’avoir pu partager quelques minutes assez intense de ta première qualif, sublime..

  4. Bravo encore une fois Luc ! Pour avoir vécu les mêmes sensations que toi, au même endroit sur le même parcours, je comprends très bien comment tu as pu te sentir. Savoure cette qualification bien méritée ! 🙂
    Pour ce qui est de Boston, après deux essais, je n’ai pas encore réussi à dompter ce parcours, alors je ne suis malheureusement pas le meilleur conseiller…

  5. Tu l’as enfin ta qualification! Tout tes efforts et ta persévérance sont enfin récompensés! Bravo, ça dû être tout un moment de satisfaction! Vraiment content pour toi et fier de toi 🙂

  6. Encore un immense bravo, c’est génial ! Quelle belle préparation, sur le long terme, pensée à tous les niveaux, et quelle bonne gestion de ta course ! Tu es peut-être parti prudemment, mais pas dit finalement … Je suis une franche partisane des départs prudents. Je suis convaincue que ça reste très payant ! On se sent peut-être trop frais au départ (mais l’est-on vraiment ?), mais justement, c’est ce qui nous permet de tenir la distance, le rythme, voire même d’accélérer pour faire un beau negative split ! Grâce à ta prudence, tu as assuré ton BQ 🙂 Tu te serais peut-être grillé en étant plus gourmand, et ça aurait été vraiment dommage. Maintenant que tu es qualifié, tu peux te permettre de prendre plus de risques. Au prochain, fais-toi plaisir ! 😉 Encore bravo, BQuien !

  7. Tu as le tour de nous tenir en haleine. Un beau frisson. Bravo. Maintenant Boston.

  8. Depuis le temps que tu courrais après ton Graal, je suis vraiment très très content pour toi car tu t’es battu comme un beau diable pour y arriver.
    Bon ben maintenant il y a Boston, et là…

  9. Voila! Tu y es arrivé! tu as atteint l’inaccessible étoile! (comme dit Jacques Brel). Tu as connu les hauts, les bas, mais tu es toujours resté déterminé, c’est ce que j’aime chez toi. Et tu ne pouvais qu’y arriver! En tout cas quelque part, je me dis que si tu avais réussi ta qualification tout de suite, on n’aurait raté bien des choses…Car grâce a ton blog, on a tous appris beaucoup. Même si pour ma part, je ne serai jamais marathonien, toutes ces années aurons tissé des liens d’amitiés et des moments de partages (malgré la distance) que je n’oublierais jamais.
    Reposes toi bien, et savoure ce moment, avant de reprendre l’entrainement pour Boston!
    Encore toutes mes félicitations mon Ami.

  10. Félicitations, c’est super inspirant de te voir réussir ainsi. Ta persévérance est remarquable. Bravo!

  11. Çà fait plaisir de lire un article comme çà, l’aboutissement d’une longue quête en ayant remis en question ses méthodes sur le chemin. Bravo Luc !

  12. Je suis très content pour toi mon Luc, en te voyant avant le départ du marathon avec mon expérience de marathonien j’étais persuadé que tu aurais ta qualification pour Boston et maintenant que c’est fait Tu va vivre une expérience exceptionnel à Boston car c’est un marathon unique au monde avec ces 800,000 spectateurs tout au long du parcours qui ne cesse de t’encourager. donc CHAPEAU à toi mon Luc c’est très mérité.

    1. Tes petits mots d’encouragement avant la course m’ont confirmé que j’étais dangereusement en forme. Merci. Avril 2015, c’est long !

  13. Vraiment intéressant de lire ton changement de stratégie pour cette tentative qui a été la bonne! Le programme RLRF a aussi été payant pour moi il y a 2 ans pour le même marathon, depuis j’ai ajouté du volume. Je vais continuer à suivre tes aventures avec grand intérêt, bravo Luc!!

  14. Je suis fier de toi Luc, tu le mérites 100 fois cet objectif. Bravo à toi et bonne récupération 🙂

  15. Tronc, corral, lapin, temps puce… Le Français que je suis se marre ! Bravo pour ta performance, je suis admiratif. Et content que tu puisses enfin réaliser ton rêve ! Ça me donne des envies…

  16. Bravo. Je serai également à Boston. Ayant droit à 3h40 (vieillir a quand meme ses avantages). J’Avais réussi un peu sous les 3h39 à Montréal (trop serré pour être certain d’une qualif), mais à Ottawa, malgré un mal au tendon d’Achille et donc presque pas d’entrainement les 3 semaines précédent la course et des crampes à partir du 37e km (massives et répétitives à partir du 40e), j’ai fait 3h32m17. J’étais parti pour 3h25 avant les crampes. La stratégie étant de suivre le lapin environ 100m derrière et le doubler dans les 2 derniers km. Mais le corps en a décidé autrement Toujours agréable d’atteindre son objectif. Faudra maintenant négocier un entrainement d’hiver pour être prêt mi-aavril. Le gout de déménager plus au sud me prend pour l’hiver prochain

  17. Bel article et belle réussite. C’est intéressant de voir que l’approche cross training t’a réussi … je vais acheter le livre. Tu peux nous dire comment tu t’es alimenté pendant ton entrainement et surtout pendant la course ? low carb, high carb ? gels ? BCAA ? etc. Ca donne envie d’aller à Boston 🙂

    1. Il y a plusieurs questions ici ! D’abord, la nutrition est low carb moins de 4g par kilo de masse corporelle pendant les entraînements avec une exception le vendredi ou je monte à 7g en prévision des entraînements longs du weekend.
      Ensuite, la semaine avant la course, du lundi au mercredi, je diminue à moins de 3g par kilo de masse et j’augmente à 7g du jeudi au samedi. L’alimentation est principalement des légumes avec de la viande et un ajout de yam au souper. Je fais le plein de jus de betteraves et de yogourt grec.
      Enfin, pendant la course, c’est de l’eau et j’ai pris l’équivalent de 7 gels.

  18. Belle article. On sent vraiment à quel point tu voulais ce temps qualificatif. Que dire de plus : une préparation adéquate, une bonne gestion de course et surtout le mental, voilà les ingrédients nécessaires. Bravo à toi

  19. Avec une volonté comme la tienne, pas étonnant que tu y sois arrivé ! Un bravoooo tardif, un peu de retard dans la lecture de mes blogs favoris !

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