J’ai un rendez-vous annuel avec ce duathlon vers le 3 ième dimanche du mois d’août à Brockville (On). Je profite de cette compétition pour comparer ma forme physique avec les autres années. Le duathlon est une épreuve de course à pied et de vélo. La distance est constituée de 2 km de course à pied, 21 km de vélo et un 5 km de course à pied. Les temps de transitions sont inclus dans la première course à pied et le vélo.
En 2016, alors que les pros étaient à Rio, j’avais eu le champs libre pour remporter ma première victoire dans un duathlon. En 2017, je retournais donc sur les lieux comme champion défendant. Pas de pression du tout de ma part. Mon objectif est 1h10 pour l’épreuve, pas le classement.
Lors des deux courses à pied, les coureurs passent dans ce tunnel qui était anciennement utilisé par un train. C’est extraordinaire comme course et comme sensation de passer dans ce tunnel. Également, les courses du 5km, du 10km et les épreuves de triathlon passent également à cet endroit. C’est magique et il fait frais.
Le départ étant à 9h05, je pars de Gatineau vers 5h00 pour le trajet. J’aime arriver tôt afin d’avoir un endroit approprié pour la transition en vélo. Dans les transitions, il est facile de perdre du temps. Je veux donc bien me placer. Je profite aussi de mon arrivée hâtive pour vérifier mon vélo, ma nourriture, principalement des gels pour une épreuve de sprint duathlon, préparer ma transition, faire quelques essais d’entrer et de sortie de la zone de transition, bref explorer et me préparer. Lors des transitions, c’est parfois la guerre. J’aime mieux me préparer.
Le sprint duathlon
9h05, le départ est donné. Un 2 km qui sert à séparer le troupeau de 25 particiapnts pour éviter un encombrement dans la zone de transition. Je suis dans le groupe de tête avec 4 personnes. C’est rapide, mais je réussi à sortir de la première course en seconde position.
Dans la portion vélo, je roule à fond, mais je me fais doubler. Une moyenne de 33,5 km/h sur 21 km pour moi c’est très bon. Je suis satisfait de mon vélo. Je me considère davantage un coureur qu’un cycliste. Toutefois, le meilleur est à venir.
Après le vélo, je me retrouve en 4 ième position à quelques secondes de la 3 ième place. La personne en avant de moi à le même rythme en course à pied que moi. Pendant 4 km, la distance nous séparant reste la même. Si je veux un podium, va falloir que je passe à l’attaque.
Je me rappelle que j’avais décidé dans le tunnel du train d’attaquer à la sortie du tunnel. À cette sortie, les coureurs doivent monter une petite côte, faire demi-tour pour la redescendre et repasser dans le tunnel. Je décide d’attaquer dans la côte et dans les deux sens, monter et redescendre. Je vais combler les 100 mètres qui me séparent de la 3 ième place par cette attaque.
Le moment est arrivé et je fais un sprint en montant et en redescendant. J’arrive à côté du coureur de la 3 ième position. Son regard démontre pleins de surprises. « Hellooooo », c’est un anglais 🙂 Je m’attend à une relance de sa part car mon cardio est au max et je ne pourrais pas le suivre. Rien ni fait, il ne bouge pas. Je réussi à m’accrocher dans son vent en restant légèrement en retrait. Nous sommes coude à coude avec la même allure et la même foulée. Nos pas résonnent dans le tunnel. Je capote sur ce moment que je suis en train de vivre.
Je lance une attaque vers le milieu du tunnel pour voir s’il réagit, ce qu’il fait. On se regarde en souriant car pour deux amateurs se retrouver dans une lutte comme ça, c’est vraiment trippant. Je semble toutefois en meilleur forme que lui alors je vais faire une autre relance.
À 50 mètres de l’arrivée, je lance un autre sprint et j’entends toujours ces pas près de moi. Je ne regarde pas en arrière me concentrant sur ce qui se passe en avant. J’entends aussi la foule à ligne d’arrivée, ce qui me motive encore plus. Je continue sur ma lancée. Je donne tout ce que j’ai. Les jambes me font mal. Le coeur travaille à 182 BPM. Je peine à respirer. Mon corps veut arrêter, mais mon cerveau me pousse à continuer. Le pire dans tout ça, c’est que je m’amuse comme un petit fou malgré les inconforts.
Je réussi à maintenir mon attaque et je passe le fil d’arrivée moins d’une seconde devant l’autre coureur. Je me retourne pour aller le féliciter. Il s’approche de moi et il m’enlace dans ses bras, la distanciation sociale n’existait pas encore, en me disant que c’est le plus beau finish de toute sa vie qu’il a eu. Il me remercie de l’avoir poussé comme j’ai fait. Je le remercie aussi car c’est vraiment un beau moment. J’échange pendant quelques minutes avec ce coureur. La conversation était intéressante, mais je ne m’en souviens plus. Toutefois, le moment est marquant. C’est ce que j’aime des courses. Ça ressemble à une compétition, mais il n’y en a pas vraiment. Il y a un esprit de dépassement de soi entre les gens qui y participent. Tous les deux, nous nous sommes poussés à notre maximum pour réaliser une bonne course et vivre un bon moment.
À la fin, j’ai réussi mon objectif de 1h10. En 2016, j’avais fait 1h09 sur le même parcours. Ma forme se maintient donc d’année en année. C’est ce qui est important pour moi car ça veut dire que ce que je fais, donne des résultats. Je vais y revenir en 2018, mais pas certain encore pour 2020.
Un oubli de ma part
J’adore ce duathlon et j’avais invité des amis à venir courir. Lucie et John ont opté pour le 10 km. J’ai eu la chance de les encourager au départ car la course du 10 km avait un départ à 9h.
Ils ont eu une belle course et vécu une belle expérience. Leur sourire ne ment pas 🙂
Merci pour la photo.
Beau récit! Tu nous avais privé de cet endroit magique. J’aurais bien aimé traverser ce tunnel. Merci du partage 😉👍
Merci ! C’est un bel endroit pour courir
Trippant de finir une course comme ça. Ce sont des moments qu’on ne peut oublier.