Une course comme récompense
Lors de mon marathon d’automne l’an passé, j’ai réalisé ma troisième qualification pour le marathon de Boston. Je pense bien que mon temps de 3’21 et 53 secondes me permettra d’aller courir le marathon de Boston au mois d’avril 2018. Il ne me reste qu'<a passer les procédures d’inscriptions en septembre.
Comme récompense de cette course, j’avais décidé d’aller courir un 6 heures de course à Kingston http://ca.srichinmoyraces.org/kingston/6-hour-race . Le but est de me faire plaisir, courir et méditer, sans stress. Rien que ça ! J’aime ça ce genre de défi.
Le samedi 3 juin, mon épouse et moi avons fait le trajet pour se rendre à Kingston (On). La course se déroule au vieux fort Frédérick en bordure du fleuve. C’est un lieu tout simplement superbe. Il y a une boucle de 1,1 km à faire. Le chronométrage se fait par des bénévoles. À chaque tour, je dois m’identifier et crier mon nom à mon identifiant qui enregistre mon tour. Le décompte ce fait de cette manière. Voir une vidéo qui décrit un tour :
Et on tourne en rond !!!
Nathalie et moi sommes arrivés sur le site vers 8h15. La course se déroule de 9h à 15h et le but est d’effectuer le plus de tours pendant ces 6 heures. En prenant mon dossard, j’apprends que nous sommes 42 participants. J’installe ma station avec ma nourriture et mon Gatorade près de la ligne d’arrivée. À chaque 1,1 km, je peux me désaltérer à la station fournie par l’organisation ou je pourrai prendre mes consommations et ma nourriture à ma station. J’ai aussi apporté de la crème solaire et elle sera bien utile avec le soleil qui se pointe dans ce ciel dégagé.
Il fait 15 degrés Celsius au départ. La température montera à 23 degrés Celsius en après-midi. Comme c’est une des premières belles journées de printemps, je trouve que cette chaleur est difficile. Je n’ai pas tellement eu le temps de m’acclimater à la chaleur depuis l’hiver.
Après la photo de groupe, le départ est donné. Je cours le premier tour avec mon épouse. Nous discutons de sa stratégie de course, de ces objectifs et de son plan nutritionnel pour la course. Environ 800 mètres plus loin, c’est le temps de me faufiler et j’accélère tranquillement en lui souhaitant une bonne course. Nous allons nous revoir, c’est ce qui est bien agréable avec une course en boucle.
Le tracé du parcours est pratiquement plat. Il y a de l’espace pour doubler et avec 42 personnes sur le parcours, il n’y a pas de bouchon de circulation possible. Bref, c’est roulant !
Lors de chaque tour, je cris à mon marqueur que je viens de faire un tour. Partie tout en douceur, je remonte tranquillement le peloton. Après une heure de course, mon marqueur me dis que je suis en 9ième position. Je fais une bonne course, je suis très content. L’allure est de 5’15 au km et je maintiens le rythme sans difficulté.
La température augmente tranquillement. Lors de mon passage à la station de ravitaillement, il y a des éponges. J’en prends et je me mets de l’eau sur le corps. Il y a une faible brise sur le parcours en bordure du fleuve. Ceci me permet de réduire ma chaleur corporelle. C’est en observant les leaders en avant de moi que j’ai pris cette habitude.
Après 2 heures sur le parcours, je me retrouve en 4 ième position avec un peu plus de 23 km de fait. Je me sens toujours bien. Dans un parcours en boucle, j’ai l’occasion de croiser Nathalie. Elle va bien aussi. Elle fera mieux qu’anticipée.
Normalement, lorsque je cours des marathons, je suis le genre qui discute avec les autres coureurs. Cette fois-ci, je tente ma chance d’entamer des conversations, mais il n’y a pas de réponse. Je respecte ça et je serai dans ma bulle moi aussi.
Je passe les 3 heures de course. La moitié reste à faire. Je cours avec April qui est la leader chez les femmes. Le rythme à ralenti un peu et je commence à faiblir. Pour mon alimentation, j’ai opté pour des barres énergisantes mais je n’arrive pas à les digérer. Pourtant en entraînement, tout fonctionnait super bien. Le jour de la course, j’aurais du prendre des gels au lieu de manger solide.
Mon épouse repousse ses limites
Nathalie fait une très belle course. Elle qui n’a jamais dépassé 5 km, là voilà rendu à plus de 3 heures de course / marche en alternance. Nous avons l’occasion de se croiser et de s’encouragement mutuellement.
Nathalie aimant discuter et échanger, elle s’est faite plein de nouvelles amies sur le parcours. Elle avait des réponses à ses discussions 🙂
Au total, elle effectuera 25,3 km de course.
Félicitations Nathalie !
Une grande déception
À 3h08 exactement et un peu plus de 36km dans les jambes, je me suis donné un coup de pied avec mon pied gauche sur ma cheville droite en effectuant un virage. La douleur à fait en sorte que j’ai eu une faiblesse dans la cheville ce qui m’a causé une entorse à la cheville droite et une autre au genou droit. C’est tellement con ce qui c’est passé.
Ce n’est pas que j’ai mis le pied dans un trou ou frappé une racine, non, je me suis « crissé » un coup de pied. Je me mets à marcher car l’entorse me fait mal. J’ai de la difficulté à bien saisir la situation n’étant pas trop certain de ce qui venait d’arriver. Je me dis que ça va se replacer, c’est juste une petite douleur. Mais non, ça ne passe pas.
Je fais alternance course et marche et je prends quelques minutes pour me ravitailler et faire le plein de glucides. La douleur est toujours là.
J’ai passé une heure pénible à combattre des idées noires et à vivre une très forte frustration. C’est dur sur le mental et j’ai puisé dans mes énergies pour chasser ces pensées négatives. J’ai dû éventuellement me rendre à l’évidence, je ne pourrai pas terminer mon premier ultra. Je n’avais jamais envisagé l’abandon. À l’infirmerie, on m’a offert de geler ma cheville et de mettre un pansement. J’ai été tenté, mais j’avais peur d’aggraver l’entorse. Je savais que c’était une entorse mineure et qu’après quelques jours de repos, je pourrais de nouveau courir. Je ne voulais pas prendre de chance. C’est donc un abandon après 4h18 de courses et une distance officielle de 42,5 km.
Le résultat n’est pas ce que j’avais espéré par contre j’ai trippé fort lors de cette course. Je vais revenir prochainement, je ne sais pas quand, mais je sais que je reviendrai. Le site est extraordinaire et malgré le fait qu’il n’y a que 42 participants, l’effet de la boucle fait en sorte que l’on est pratiquement jamais seul sur le parcours.
Prochain défi
Ma prochain course est le duathlon à Brockville le 20 août où je vais aller défendre mon titre. L’an passé, j’avais fait une superbe course pour terminer l’épreuve en première position. Il s’agit d’une belle épreuve de duathlon à Brockville.
Ensuite, je fais le 10 km de la course de l’Armée à Ottawa en septembre. C’est une course préparatoire à mon marathon d’automne. Enfin, je retourne au marathon de la Vallée de la rouge le 8 octobre. J’ai considéré l’autre marathon sur le parcours du petit train du nord, mais j’aime bien le fait de courir pendant un long weekend car j’ai une journée de récupération supplémentaire.
Tu n’as pas eu de chance pour ton premier ultra. Cependant, je vois que tu as saisi l’essence de ce type d’épreuve. Comme tout est mental, tu devrais très bien réussir la prochaine fois que tu prendras le départ d’un ultra.
Dommage pour cette blessure plutôt bête comme tu dis, tu étais bien parti.
Bon rétablissement à toi!
Chez nous aussi Sri Chimnoy organise des courses sur une boucle de 1 Mile, j’ai d’ailleurs fait 2 fois le Marathon avec mon épouse comme toi mais avec plus de chance.
The Pinkrunner
T’as toujours bien couru pendant 6 heures, un bel effort en soi. Un gros bravo quand même!.
Et la course, c’était autour du champ central du collège militaire (mon alma mater) ou c’était vraiment à Fort Henry? Parce que Fort Henry, c’est côteux en tab…
oups! Je voulais écrire 3 heures.
Toujours un plaisir de te lire, Luc. Merci pour ce partage, et ta bonne humour. Tu me fais toujours découvrir des aspects de la course que je ne connaissais pas encore, et je te remercie pour cela.